Nicolas Ouellet, animé par la musique et la mode

Nicolas Ouellet, animé par la musique et la mode

Rue St-Viateur, dans le Mile-End. On rejoint Nicolas devant le café Névé. Il retire ses écouteurs pour nous saluer.

Tout en noir avec son manteau Chelsea et son chandail Faroe zippé jusqu’en haut, Nicolas est déjà bien mis, prêt à prendre la pause.

À la barre de trois émissions de radio diffusées sur la chaîne nationale, aperçu sur les plateaux de télé de VRAK, Télé-Québec, ARTV, ICI Radio-Canada et V et entendu au micro d’UNION, son podcast de musique, les projets s’enchaînent pour Nicolas Ouellet. Animateur polymathe, habile communicateur et mélomane, il discute de musique, de mode et de ses influences.

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Vallier : Parle-nous de Jusqu’au bout, la nouvelle émission de radio que tu animes sur les ondes de Radio-Canada.

Nicolas Ouellet : C’est un show du vendredi soir qui se veut un peu plus léger que ce qu’on entend à l’habitude [sur Radio-Canada Première] l’idée c’est vraiment de kick-off le weekend. L’émission est constituée à 50% de nouvelle musique québ de tous genres – c’est moi qui fais la sélection musicale, j’essaie de faire jouer des choses qui ne passeraient pas nécessairement ailleurs – et de 50% de n’importe quoi! Il y a de la chronique et des entrevues avec des artistes. Je dirais que c’est comme une grande courtepointe culturelle.

V. : Parlant de musique, quelle place occupe-t-elle dans ta vie?

N.O. : Toute! Surtout avec mon podcast UNION et Jusqu’au bout, j’ai l’impression que ma vie tourne autour de la musique.

V. : Quel est ton moteur? D’où te vient l’envie de toujours découvrir de la nouvelle musique?

N.O. : Je pense qu’il n’y a pas de meilleur feeling au monde que de découvrir sa nouvelle tune préférée. Pour moi il n’y a rien qui équivaut à ça. Tu finis par avoir un corpus tellement grand que quand tu te remets à écouter l’ensemble des chansons de ta bibliothèque, ça te ramène à des moments, des souvenirs. Mes amitiés tournent autour de certaines chansons, ou de certains artistes. Je retire aussi beaucoup de plaisir à faire découvrir à mes amis des artistes que je sais qu’ils vont aimer, parce que ça ressemble à leurs goûts.

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V. : À quel moment est survenu le déclic pour que tu aies envie de partager la musique que tu écoutes?

N.O. : Mes parents n’écoutaient pas de musique. Quand j’étais enfant, le silence était partie intégrante de la vie, mon frère et moi on s’est donc mis à jouer de la musique. J’ai aussi fait du chant classique. L’idée de la partager est venue à travers la radio. J’ai commencé à faire de la radio quand j’avais 16 ou 17 ans et la musique est devenue une sorte de véhicule pour connecter avec les gens. Faire de la radio m’a aussi permis de raffiner mon approche face à la musique. Le déclic est probablement survenu à l’époque où j’ai participé à VJ Recherché [à MusiquePlus]. C’est à cette période de ma vie que j’ai développé un sens de l’analyse et un besoin de l’exprimer. Les gens que je respecte le plus sont ceux qui savent parler de musique. Pourtant, je déteste la critique musicale. Ça ne m’intéresse pas de connaître l’opinion des gens sur un morceau. Par contre, je suis intéressé à entendre ce que les gens aiment. De là l’importance du travail curatorial — de partager des morceaux que j’aime et de laisser les gens faire leur propre opinion.

V. : Tu ne t’arrêtes pas à un seul style musical, tes goûts sont assez diversifiés. Est-ce que ça se reflète aussi dans ton style vestimentaire?

N.O. : Pas tellement. Je m’habille toujours juste en noir, ça simplifie beaucoup les choses. Je porte la même paire de jeans tous les jours et j’en rachète une nouvelle quand elle est usée. Pour le haut, je porte souvent un hoodie ou un sweater avec une veste. Sinon, j’aime porter des vêtements très classes — un veston noir, une chemise à col mao noire ou blanche ou un col roulé rehaussé de bijoux. Ma garde-robe est assez vaste, mais plutôt simple dans le style.

V. : Quel est ton rapport à la mode?

N.O. : J’accorde de l’importance à la mode. Je remarque comment les gens sont habillés ou les souliers qu’ils portent, parce que je trouve ça beau. Quand j’achète un vêtement, je me questionne à savoir si c’est durable, si je vais le reporter ou comment il va réagir quand je vais le laver. Le fait de ne porter que des vêtements noirs — ou aux tons neutres — a aussi fait en sorte que j’achète beaucoup moins qu’avant.

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V. : Des vêtements neutres et intemporels donc. Comme ceux que l’on retrouve dans la collection de Vallier?

N.O. : Des occasions de porter des vêtements pour parler d’une marque, ça arrive souvent, très souvent même. Mais je ne le fais pas beaucoup parce qu’il faut que j’y croie et que je me reconnaisse dans les choses dont je parle. Vallier, je trouve que c’est ancré dans sa communauté. Ça représente l’identité montréalaise — être toujours à cheval entre la ville et la campagne, la vie citadine et le plein air. À Montréal, on coexiste dans cette dualité et on cherche toujours des vêtements hybrides pour remplir ce besoin. Un trench coat d’hiver, qui est chaud pour vrai, je n’en ai pas vu souvent et j’en ai essayé des manteaux! De voir une marque qui le fait, au Canada en plus, et qui s’arrange pour que le vêtement soit durable, c’est en plein ça que j’ai envie de porter.

V. : Quel est ton endroit préféré pour aller voir un concert à Montréal?

N.O. : Le Ritz PDB. J’aime la proximité entre la scène et le public, le booking des artistes est aussi différent que ce qu’on retrouve dans les plus grandes salles à Montréal. Je trouve que le public y est vraiment plus diversifié et témoigne plus de respect envers les artistes qui sont sur scène, parce que c’est une petite salle peut-être. La sélection des artistes qui y jouent est plus spécifique, les gens qui vont les voir en spectacle sont des early adopters, ce sont passionnés et ne sont pas là que pour l’effet de mode.

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V. : Y-a-t-il un projet duquel tu es particulièrement fier?

N.O. : En ce moment, tout ce que je fais, je l’assume entièrement. Le fait de l’assumer, c’est ça qui me rend fier. Pour moi la fierté est liée au travail. J’aurais de la difficulté à être fier d’une chose en laquelle je n’aurais pas investi d’énergie, la fierté est là quand je crée un projet que je l’érige de rien.

Je mentirais si je disais que je ne fais pas ce métier-là pour parler au monde. J’adore être au micro, mais faire de la télé me donne l'opportunité de rejoindre plus de gens, la connexion avec le public est aussi plus directe — les gens te voient agir, ils savent comment tu t’habilles et connaissent tes réactions. Quand je me fais arrêter dans la rue par des gens qui m’ont vu à la télé et qui se reconnaissent dans mon contenu, il y a une fierté qui vient de là aussi.


Nicolas porte le manteau en laine Chelsea et le chandail Faroe en mérinos et suivrez les projets de Nicolas Ouellet sur Instragram.