Vallier rencontre: Sarahmée

Vallier rencontre: Sarahmée

La rappeuse nous parle d’influences musicales et de luttes raciales.

L’année 2020 nous en a fait voir de toutes les couleurs. Cette année, notre lieu de rassemblement, c’est dehors. Comme le temps froid s’installe, on habille les artistes de notre nouvelle collection et on met la table à un échange avec comme toile de fond les plus beaux lieux architecturaux de la ville. Vallier vous propose un espace de découvertes et de discussion. 

Cette semaine, Sarahmée nous partage sa perspective de 2020.

Les gens disent que les artistes doivent se réinventer durant la pandémie de COVID, qu’en penses-tu? As-tu changé quelque chose à ton style ou à ton approche?

Depuis la pandémie, je pense que je me suis plus prononcée sur certains sujets et j’ai pris la parole sur les réseaux sociaux pour me positionner face à des enjeux qui me tenaient à cœur. Je pense que je suis devenue une personne plus engagée. C’est une période où les enjeux sont importants et les gens sont prêts à écouter.

À quoi portes-tu une attention particulière pour t’inspirer ces jours-ci?

J’écoute beaucoup l’actualité, je regarde ce que les gens disent, je porte attention aux faits. Je suis aussi de près les effets de ces mouvements sociaux, c’est beau de voir des gens s’unir et se soutenir pour une cause commune.

Et en tant que communauté — devrions-nous porter plus attention à quelque chose, ou chercher à approfondir un sujet en particulier?

On devrait porter plus attention aux minorités, de toutes sortes, à la condition humaine, à la politique, etc. Il y a toutes sortes de choses qui se passent, il faut qu’on soit attentifs.


Qu’est-ce que le mouvement de justice raciale représente pour toi?

C’est très important pour moi, car je suis une femme noire. La justice a toujours fait partie de mes combats, et plus que jamais aujourd’hui, je me réveille et je pense aussi que la société se réveille. Le racisme systémique existe et il faut s’y attaquer.


Lorsque tu vois le monde changé grâce aux mouvements de justice raciale, quel rôle penses-tu que les marques ont a joué?

Nous sommes bombardés par le marketing de marque, peu importe où est-ce où on se trouve on a accès à de la publicité. Tout cela influence notre jugement et nos décisions. Je pense qu’une marque tout comme un artiste, doit avoir une certaine responsabilité sociale. Notre rôle est donc primordial.

Montréal semble avoir une grande influence dans ta musique, mais ton style provient de différentes cultures, langues, histoires, même religions. Peux-tu nous en parler?


Ma musique reflète mon vécu, les villes où j’ai habité, les religions que j’ai eu la chance de découvrir et toutes les cultures que je côtoyées. J’ai simplement trouvé un son qui est propre à moi et qui me représente totalement. Je ne me sens plus obligée de choisir une culture pour en privilégier une autre, je peux tout simplement les mélanger et rester moi-même. C’est la plus belle chose!


Nous avons relevé des influences de Travis Scott (Chaka Zulu), de musique latine (Ma Peau) et même des rythmes soukous (Bun Dem) dans ta musique. Quelles sont tes influences musicales? Qu’est-ce que tu écoutes en ce moment?

Ces temps-ci j’écoute Big Sean, Burna Boy, le nouvel album de Alicia Keys, Imposs et Shay Lia.

Décris-nous ton style vestimentaire. Quels sont tes essentiels, tes favoris, ce que tu ne porteras plus jamais, les morceaux que tu considères comme des plaisirs coupables?

J’adore avoir un style androgyne. Je joue avec ce côté féminin et masculin assez fort et j’y prends plaisir. Autant j’aime les vestons oversived portés avec des baskets et des jeans, autant j’aime mettre de longues robes en été avec des sandales. J’aime beaucoup les baskets, les bottes style Dr. Martens, et les talons compensés. J’achète beaucoup de chaussures ces temps-ci mais là j’arrête (rires). J’aime aussi être très classique avec des outfits monochromes. Sinon je suis en mode sport avec un jogging et long manteau!

Les minis jupes c’est pas pour moi!


À quoi peut-on s’attendre de Sarahmée prochainement?

On va sortir de la musique bientôt. Entre-temps je serai l’ADISQ en perfo pour le premier gala, et je suis en production pour mon prochain album.