Vallier rencontre: Nicolas Ouellet

Vallier rencontre: Nicolas Ouellet

Animateur de radio pour Ici Musique, Nicolas Ouellet nous partage sa vision de la musique et explique comment il inspire ses auditeurs à se plonger dans de nouveaux univers musicaux. Nous l’avons rencontré afin de découvrir ce qu’il fait lorsqu’il n’est pas en train d’aider les autres à trouver leur prochaine chanson préférée. 

Ambassadeur de longue date pour Vallier, Nicolas est plus occupé que jamais. Il a tout de même pris le temps de nous partager son point de vue sur son rôle dans la société, sur la manière dont il définit son style vestimentaire, et sur ses nombreuses influences.

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Regard sur la société

Quelles sont tes préoccupations sociales et que fais-tu pour y remédier?

L’équité et la diversité, car j’en fais moi-même partie! J’ai été adopté, mais j’ai tout de même grandi dans un milieu très blanc. Mes amis sont majoritairement blancs. Mais même si tu as un accent québécois, même si tu as des amis blancs et même si tu es très privilégié, la première chose que les gens vont voir, c’est que tu es un homme noir. Et c’est la première chose à laquelle les gens vont penser quand ils vont te rencontrer dans le milieu personnel et professionnel.

À travers mon métier, je n’ai pas un énorme contrôle sur la façon dont le gouvernement va se décider à reconnaître l'importance de cette diversité-là. Reconnaître le racisme systémique, pour moi, c'est m'assurer que quand je programme les shows de radio, je réfléchis à la place que pourrait avoir cette diversité-là, et j’essaie de la représenter le plus fidèlement possible. 

Parallèlement, on parle aussi de l’égalité homme et femme. On est 50% de femmes et 50% d’hommes dans notre société. J’essaie toujours d’avoir cette idée-là en tête quand je travaille. Mais dans un monde dominé par les personnes blanches et par les hommes, cela se répercute forcément dans toutes les sphères de la société. Même dans la culture et dans la musique.

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Tu animes maintenant l’émission de radio Nouveaux sons  sur Ici Musique, à Radio-Canada. Tu es un grand mélomane: qu’est-ce que la musique t’apporte au quotidien? 

Je n’aime pas trop le terme « mélomane », parce que ça implique une érudition que je ne possède pas. Je suis tout simplement un très grand fan de musique. Je découvre constamment de nouvelles choses, et ça m’apporte beaucoup. La musique, c’est un accompagnement. C’est un catalyseur d'émotions. Quand tu vas bien, tu écoutes un morceau qui te fait te sentir encore mieux. Et quand tu vis un moment plus difficile, écouter de la musique triste fait la différence aussi.

La musique rapproche les gens. Malgré mon métier, je suis une personne assez introvertie, et la musique me permet d’aller à la rencontre du monde. Le fait de parler de musique, ça me permet d'avoir une connexion directe, c’est comme une autre langue. Quand tu discutes de musique, c’est possible de rentrer en profondeur.

La musique, ça m’aide à sortir de ma coquille.

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Avec Nouveaux sons, tu fais découvrir des univers musicaux qu’on ne prendrait pas nécessairement le temps de découvrir. Quels sont tes critères de partage? Et pourquoi est-ce aussi important pour toi de faire découvrir aux gens de nouveaux univers musicaux?

C’est important parce qu’à mon avis, notre prochaine chanson préférée est tout le temps tellement proche. On ne sait tout simplement pas comment la trouver et on ne sait parfois même pas qu’on la recherche. C’est pourquoi il y a encore tellement de personnes qui se dévouent à sélectionner les plus beaux morceaux. Et c’est tellement important de continuer à se nourrir de nouveautés. 

Il y a des études qui disent qu’après 30 ans on se cristallise, on perd la faculté d’être curieux. On arrête de découvrir de la nouvelle musique, et on dirait que je vois ça comme mon rôle de stimuler la curiosité des gens et de leur faciliter la tâche.  En toute humilité, si tu viens écouter Nouveaux sons, j’ose croire qu’on choisit des trucs qui vont t’allumer.   L’idée est bien sûr d’arriver avec une ouverture d’esprit, et de découvrir ce qui nous fait envie.

Mon critère de partage, c’est vraiment juste de me dire que si ça sonne bien dans mes oreilles, c’est que ça doit être intéressant. Ça ne veut pas dire que tout le monde trouvera ça bon, mais il y a de fortes chances que oui. Ce qui m’a amené à la musique, c’est l’émotion, c’est la mélodie: ce sont les deux choses les plus faciles à comprendre et à assimiler pour la population générale.

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Regard sur la mode

En mode, qui est ta plus grande idole de tous les temps ?

Il y a plein de gens dont j’apprécie le style. Frank Ocean et Kanye West, par exemple. 

Toutefois, au bout du compte, ce sont les images fortes qui m’inspirent. Cette semaine, j’ai vu une photo du musicien français Ichon où il portait une espèce de grande redingote avec un foulard autour du cou. J’ai enregistré la photo et je me suis dit que si j’avais une occasion de m’habiller un peu plus chic pour assister à un gala ou un événement, c’est le genre de référence que je partagerais avec ma styliste. 

J’adore les vêtements noirs et je suis toujours attiré par le look monochrome. Je regarde la coupe des vêtements, donc je pense que je regarde plus les vêtements en pièces détachées plutôt que les gens dans leur ensemble.

Comment décrirais-tu ton style ?

Très simple. J’adore le noir. Dans ma garde-robe, j’ai trois chandails différents en quatre exemplaires. J’ai des chandails à capuchon noirs, des vestes et des pantalons qui m’ont séduit par leur coupe. C’est vraiment simple, quelque part entre le streetwear et casual wear… Je porte ce que j’aime. Finalement, mon style, c’est ça: je porte ce que j’aime!

Quelle est ta pièce incontournable de la collection Vallier ?

La veste sherpa, je la porte tout le temps. L’hiver, l’été, au chalet, peu importe... Et avec l’arrivée de l’automne, elle est tout simplement parfaite. Tous les jours pour aller à la radio, je mets mon chandail à capuchon, ma veste sherpa et je suis bien. La vie est belle!

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Regard sur la personne

Qui a été ta plus grande influence ? (dans ta vie personnelle comme professionnelle)

Sur le plan personnel, c’est facile: ma famille, mon frère à certains égards. Mon frère a cinq ans de plus que moi, et il y a tellement de trucs que j'ai faits dans ma jeunesse qui sont liés à sa présence dans ma vie, dont le sport. Avoir un frère plus vieux, somme toute assez différent, m’a vraiment permis de me définir en tant que personne. C’est mon frère qui m’a transmis son amour du punk, par exemple. Comme nous étions foncièrement très différents, nous n’étions jamais en compétition. On évaluait chacun dans notre univers. 

Mes parents m’ont toujours dit de suivre mon coeur et de faire ce qui me plaisait. Ça semble peu original, mais j’ai vraiment assimilé le concept. 

Dans ma vie professionnelle, je n’ai pas le choix de mentionner Michel Lamarche, un animateur de radio à Québec. Il m’a vu dans un concours oratoire lorsque j’avais douze ans, et il m’a dit que je pourrais facilement travailler dans le domaine des communications. Il m’a donné mes premiers micros à treize ou quatorze ans à Radio-Canada. Je ne pense pas que je ferais ce métier-là de la même manière si ça n’avait été de lui. Après ça, j’ai bien sûr des modèles, des gens qui m’inspirent mais que je ne connais personnellement pas du tout: George Stroumboulopoulos, Zane Lowe (mon animateur de radio préféré au monde) et Christiane Charette ont tous été de grandes influences.

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Depuis la dernière année, les projets se sont multipliés. Quel impact ont-ils eu sur ta vie et que fais-tu pour garder l’équilibre ? 

En ce moment, je ne peux pas dire que j’ai une vie très équilibrée, c’est ça la vraie réponse! Je pourrais essayer de contourner la question et essayer de bien paraître, mais en ce moment, pour être bien honnête, tout ce que je fais, c’est travailler.

Il y a la radio, une série que je tourne, plusieurs trucs que j’ai envie de faire. Il y a tellement d’opportunités, je n’ai jamais envie de dire non aux projets qui me tentent.

J’ai passé ma vingtaine à essayer des choses qui m’intéressaient moins afin de me familiariser avec le domaine et de découvrir la manière dont je voulais faire les choses. Aujourd’hui, il y a tellement d’occasions qui s’offrent à moi. Je ne sais pas pourquoi je dormirais. 

J'essaie de cuisiner tous les soirs et de faire du sport régulièrement avec mon entraîneur. Le reste du temps, je travaille. Cette vie a malheureusement des conséquences dans ma relation avec mes amis. Dans ma vie amoureuse, ça se passe mieux, car ma blonde est tout aussi occupée, et je parle à mes parents tous les deux jours.

Où te vois-tu dans cinq ans ?

Je pense que je me vois dans une vie pas très différente de celle que je mène en ce moment. 

Je suis extraordinairement privilégié d’avoir acheté une maison à Montréal. J'ai des amis, une blonde ainsi qu’une très bonne relation avec ma famille. On est d’ailleurs tous en train de travailler sur des trucs bien intéressants en ce moment...

Côté professionnel, c’est le fun, j’ai beaucoup de nouveaux projets. J’aimerais peut-être une vie un peu mieux organisée, avec une charge de travail réduite, mais je n’ai pas trop envie que les choses ne changent.